Le rcent retrait de grands annonceurs n'inquite pas outre mesure les pros du sponsoring qui tiennent leurs Assises ce jeudi Paris. «Le financement du sport reste nanmoins une de nos proccupations majeures» assure Laurent Damiani, prsident de Sporsora, l'association des acteurs de l'conomie du sport. Entretien.«Laurent Damiani, Groupama, Peugeot et Veolia viennent d'arrter ou de rduire leurs investissements de marketing sportif. La crise met-elle en danger le sponsoring ?
Je ne le crois pas. Ces dsengagements restent des cas isols. Malgr les difficults, le sponsoring demeure une composante part entire de la stratgie des entreprises, et le sport reste le domaine privilgi. Les dcisions de Veolia et Groupama sont surtout dictes par des considrations d'image. Face des pertes importantes, il n'est politiquement pas correct de poursuivre dans le sponsoring, mme si celui-ci pse finalement trs peu dans les comptes de ces entreprises. Le cas de Peugeot est diffrent. La marque met en avant un repositionnement "produits" dont les 24 Heures du Mans semblent trop loignes. Il est vrai, en revanche, que la crise financire de 2008 pse toujours. Les sponsors lis par des contrats de longue dure ont rduit les budgets "d'activation" de leurs partenariats : moins d'oprations de relations publiques, moins de faire-savoir, des animations commerciales rduites et des vnements annuls.Sporsora a ralis une enqute selon laquelle trois marques sur 5 anticipent un maintien ou une hausse des budgets de sponsoring. N'est-ce pas paradoxal ?
Cette enqute a cibl des entreprises dont les trois-quarts ont dj eu recours ces techniques de communication. Il faut donc regarder ces chiffres encourageants avec prudence, car il peut y avoir un dcalage entre la volont et les moyens de faire. Mais l'enqute montre surtout que la crise a au moins une vertu : les entreprises cherchent la fois un investissement conomiquement juste et socialement utile. C'est--dire qui garantisse non seulement un retour sur objectifs mais qui soit aussi le reflet de leur citoyennet, travers des actions qui favorisent la cration de lien social par le sport. A titre d'exemple, GDF Suez prolonge son engagement dans le football et le tennis travers des partenariats avec la Fondation du football et l'association de Yannick Noah "Fte le mur". Pour la FDJ, mener sponsoring et mcnat sportif en parallle est dans l'ADN de l'entreprise depuis plus de 20 ans.

Une autre tude dvoile vos Assises se veut elle aussi trs optimiste. Le march du sport business - et notamment le sponsoring, afficherait une belle croissance d'ici 2015...OBEY snapbacks
La projection du cabinet PwC prvoit en effet une volution du march du sport plus rapide que celle de l'conomie franaise et mondiale. Les revenus gnrs par ce secteur passeraient de 4,6 milliards d'euros en 2010 5,5 milliards en 2015, soit une progression de 3,7% en moyenne par an, sans mme prendre en compte l'impact de l'Euro 2016. Dans cet ensemble, qui comprend aussi la billetterie, les droits TV et le merchandising, la part du sponsoring progresserait de 37% 40% en 5 ans. Cette tendance positive s'explique notamment par les nouveaux quipements, stades et arnas, prvus d'ici 2014 qui permettront de dvelopper de nouvelles sources de revenus pour les clubs rsidents. Autre facteur de croissance : les investissements raliss par les pays mergents et l'arrive de nouvelles marques en provenance de ces pays l'instar de l'quipementier chinois Li-Ning qui entend bien s'attaquer Nike ou Adidas.Vous placez les Assises Sporsora sous le signe de «l'conomie du sport en temps de crise» et vous prnez du coup de «nouveaux modles de croissance». Lesquels ?
La construction d'quipements est une chose, les faire vivre 365 jours par an en est une autre. C'est un outil d'amnagement du territoire et de lien social. C'est galement un atout essentiel pour gagner des grands vnements. Les Jeux questres mondiaux 2014, l'Euro et la Ryder Cup 2018 restent l'exception. Pour en gagner d'autres, il nous faut une politique coordonne au niveau national. Pendant les Assises, nous mettrons en avant les entreprises qui utilisent le sponsoring comme levier d'innovation telles que BNP Paribas avec le tennis ou Paprec dans la voile. A cet gard, Sporsora sortira prochainement un guide du sponsoring et des facteurs cls de succs. Nous parlerons galement de l'intrt promouvoir le bnvolat au sein des entreprises, et du mcnat de comptences comme levier de professionnalisation pour le secteur associatif. Enfin, nous aborderons le rle des mdias avec l'arrive de chanes payantes sportives et de la chane gratuite de sport sur la TNT attribue L'Equipe. Nous tenterons d'en valuer l'impact sur les "petits" sports et sur l'conomie du sport en gnral.»